Près de deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, force est de constater que la pandémie a eu des impacts durables sur notre vie, personnelle comme professionnelle.
Avec le confinement, le télétravail s’est d’abord imposé à nous, et beaucoup ont attendu avec impatience un retour à la normale. Mais c’est en fait une nouvelle normalité (New Normal) qui est apparue, et qui nous invite à réinventer notre quotidien. Cela s’applique aussi au management, qui doit s’adapter à de nouveaux modes de travail. Je vais vous livrer mon expérience, et notamment du management hybride.
J’ai fait ma carrière entière en vivant à Aix-en-Provence. Comme le télétravail n’était pas forcément bien vu avant la pandémie de Covid-19, je voyageais beaucoup. Et c’était le cas de tous les employés basés en province. Concrètement, ça voulait dire que chaque dimanche soir, je montais dans ma chambre pour faire ma valise. Chaque lundi matin, je prenais le même train de 5h44 pour aller à Paris. Chaque mercredi soir ou jeudi soir, je rentrais chez moi. Difficile de trouver l’équilibre dans sa vie de famille avec un rythme pareil (je suis marié et père de trois enfants) ! Et je ne vous raconte pas le nombre de pizzas englouties seul, le soir, dans un petit restaurant du 17e arrondissement. Pas franchement la vie dont j’avais rêvé. Sans compter les risques que je prenais à emprunter l’avion et un moto-taxi chaque semaine, qu’il pleuve ou qu’il neige. Le pire dans tout ça, c’est que je n’étais pas si productif dans ce rythme de travail sur la route, puisque je passais beaucoup de temps sur l'asphalte et dans les airs, et assez peu à travailler sur des sujets concrets avec les équipes.
Le travail hybride a vraiment révolutionné ma vie quotidienne. Aujourd’hui, je voyage beaucoup moins : 1 semaine sur 2, et deux nuits maximum. Mais c’est plus concentré, mieux organisé, et en définitive plus efficace. Le reste du temps je travaille à distance. Prenons une journée typique : je commence à 9 heures, et je vais être capable de faire 10 réunions en visioconférence, très variées et importantes pour le business. En tant que leader South Europe, je peux couvrir une zone géographique de Paris à Dubaï en passant par l’Italie et l’Espagne. Je peux aussi assurer des rencontres en interne dans des équipes variées, et finir par un entretien d’embauche ou un rendez-vous client. Et le mieux dans tout ça, c’est que l’équilibre entre ma vie personnelle et professionnelle est complètement respecté.
Le télétravail me permet de parler une fois par semaine à chaque AVP (mes patrons de pays ou de régions, ils sont six), ce que j’étais incapable de faire auparavant. Paradoxalement, j’ai vraiment pu renforcer ma communication en étant à distance. Et ça correspond bien à ma vision du management par les résultats. Concrètement, je passe beaucoup moins de temps au téléphone, et je privilégie les vidéos Zoom, qui ont complètement changé la donne. La vidéo permet de renforcer la communication non verbale. Grâce à la visioconférence, j’arrive à “ressentir” les personnes de mon équipe, à comprendre leurs expressions et leur état d’esprit. En revanche, je vous accorde que cela fonctionne surtout à l’interne, et avec 3 personnes maximum. Sinon on perd cette connexion. Car le besoin de contact reste important. J’ai l’habitude de dire que l’on bosse en virtuel et on sociabilise en présentiel. Pour la première fois, en novembre, je vais organiser une QBR (Quarterly Business Review), à Marseille (vous savez l’équipe de foot qui a un maillot avec une étoile 😉 ) , pour aussi en faire un moment agréable. C’est vrai qu’avant la pandémie de Covid-19, les équipes avaient l’habitude de se rencontrer à Londres, en Italie, à Dubaï… Mais en réalité, tout ce que l'on voyait, c’était un aéroport et une salle de réunion. Alors, maintenant, plus question de blinder la journée de réunions ! Je veux que les après-midis soient dédiés aux activités, et je veux miser sur l’informel. Notre premier team building post-Covid s’est déroulé à proximité de Paris, au Château de Vaugrigneuse, sur ce principe. La journée a permis de vraiment souder les 80 Splunkers français présents, qui pour beaucoup ne s’étaient jamais rencontrés en présentiel. On va continuer à imaginer des opportunités de créer du lien social.
Avant la pandémie de Covid-19, le télétravail n’était pas forcément bien vu (même si chez Splunk c’était déjà une norme bien acceptée). Ce qui signifiait pour certains, en région parisienne notamment, de faire de longues heures de trajets chaque jour pour rejoindre le bureau. Aujourd’hui, le télétravail est entré dans les usages, et a permis d’améliorer la qualité de vie de certains employés. Mais cela dépend de beaucoup de facteurs comme l’habitat, le contexte familial, les préférences individuelles… Le bureau doit apporter une plus-value à l’employé et va devenir un lieu de sociabilisation. Chez Splunk, les employés décident de ce qui leur convient le mieux. Les équipes sont devenues hybrides et les modes de travail ont évolué. La grande nouveauté c’est aussi la régionalisation des recrutements : Lyon, Nantes, Aix-en-Provence, Marseille, Bordeaux pour la France, Turin, Venise, Milan ou encore Rome pour l’Italie, et même Bilbao pour l’Espagne. Selon le candidat, on s’adapte ! Et cerise sur le gâteau, on a pu se rapprocher de nos clients avec cette nouvelle façon de travailler.
En tant que leader Europe du Sud, qui a fait toute sa carrière en vivant à Aix-en-Provence, le travail et le management hybrides ont vraiment changé ma vie. Et je l’espère celle de mes équipes !
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