Published Date: March 1, 2020
La supervision des serveurs est le processus qui permet d’obtenir une visibilité sur l’activité de vos serveurs, qu’ils soient physiques ou virtuels. Les serveurs sont des machines (ou, de plus en plus souvent, des applications) qui stockent et traitent les informations fournies à d’autres périphériques, applications ou utilisateurs sur demande. Un seul serveur peut prendre en charge des centaines, voire des milliers de requêtes simultanément. Il est donc essentiel, pour la bonne gestion de votre infrastructure IT, de s’assurer que tous les serveurs d’une entreprise fonctionnent conformément aux attentes.
Le terme « supervision des serveurs » est complexe en raison de la très grande variété des serveurs qui existent. Un serveur web peut être une machine physique, mais il est de plus en plus souvent un serveur virtuel hébergé sur une machine physique partagée par des dizaines de clients, chacun exécutant son propre système de serveur de façon indépendante. Les serveurs de messagerie, les serveurs d’impression et les serveurs de base de données ne sont que quelques exemples de serveurs physiques ou logiciels.
La supervision et le signalement des problèmes sur ces différents serveurs nécessitent respectivement une technologie spécifique, et l’outil de supervision « prêt à l’emploi » classique a peu de chances de tous les couvrir. Dans cet article, nous vous expliquerons comment fonctionnent les différents outils et services de supervision des serveurs, leur valeur pour l’entreprise et comment choisir un système adapté à votre activité.
Pourquoi la supervision des serveurs est-elle si importante ?
Les serveurs font partie des éléments les plus critiques de votre infrastructure IT. Il est donc logique que la supervision de leurs performances et de leur disponibilité soit essentielle à la santé de votre environnement informatique. Si un serveur web est hors ligne, qu’il est lent, perturbé par des interruptions de service ou autres problèmes de performances, vous risquez de perdre des clients qui choisiront de se rendre sur un autre site. Si un serveur de fichiers interne génère des erreurs, des données essentielles comme des dossiers de comptabilité ou de clients peuvent être corrompues.
La supervision des serveurs vise à observer vos systèmes et fournir un certain nombre d’indicateurs clés sur leur fonctionnement à la direction IT. En général, un moniteur de serveur teste l’accessibilité (il vérifie que le serveur est actif et accessible) et mesure le temps de réponse (il vérifie qu’il est suffisamment rapide pour satisfaire les utilisateurs), tout en signalant les erreurs (fichiers manquants ou corrompus, violations de sécurité et autres problèmes). La supervision des serveurs est également prédictive : le disque va-t-il bientôt atteindre sa capacité ? La consommation de mémoire ou de CPU est-elle sur le point d’être limitée ? La supervision des serveurs est le plus souvent utilisée pour traiter les données en temps réel, mais elle est également utile pour évaluer les données historiques. En examinant les semaines ou les mois précédents, un analyste peut déterminer si les performances d’un serveur se dégradent au fil du temps, et peut même être en mesure de prédire à quel moment une interruption de service est susceptible de se produire.
Qu’est-ce que la gestion des serveurs ? Pourquoi est-il si difficile de gérer des serveurs ?
La gestion des serveurs est un processus continu qui consiste à garantir la disponibilité et la fiabilité d’un serveur, des performances élevées et un fonctionnement sans erreur. Elle englobe les activités quotidiennes requises pour administrer et préserver le fonctionnement d’un serveur, et met l’accent sur la disponibilité ininterrompue, nécessaire pour une expérience utilisateur optimale.
La gestion des serveurs peut rassembler un large éventail de fonctions spécifiques, selon l’entreprise, sa structure IT, ainsi que les types et le nombre de serveurs qu’elle utilise. Dans une organisation classique, la gestion des serveurs inclut la supervision quotidienne, l’installation de mises à jour logicielles, l’installation et la configuration de nouveaux équipements, ainsi que la résolution et le tri des problèmes. La gestion des serveurs inclut aussi généralement le provisionnement et la planification des capacités, et veille à ce qu’il y ait suffisamment de ressources système pour répondre aux besoins de l’entreprise. Par exemple, si une entreprise a besoin d’une puissance de serveur web suffisante pour prendre en charge 10 000 utilisateurs simultanés, avec un pic possible de 12 000 utilisateurs, le responsable de la gestion des serveurs s’assure que cette capacité est disponible à la demande.
La gestion des serveurs présente des défis spécifiques dans un environnement virtuel, car le gestionnaire ne peut pas intervenir physiquement sur la machine et contrôler son état. Et les défis sont encore différents si les serveurs sont des machines physiques. Dans les deux environnements, les serveurs doivent être gérés du point de vue logiciel et matériel, à condition qu’il y ait l’espace, l’alimentation électrique, la bande passante réseau et même la capacité de refroidissement nécessaires pour prendre en charge toutes les machines.
Qu’est-ce qu’un serveur virtuel ?
Un serveur virtuel est généralement un environnement logiciel partagé qui émule les fonctions d’une machine.
Les serveurs virtuels ont gagné en popularité lorsque les administrateurs se sont rendu compte que la capacité de leurs serveurs physiques n’était pas entièrement utilisée. Si une entreprise n’utilise que 10 ou 20 % de la capacité de son serveur physique, elle fait des dépenses inutiles pour une puissance de calcul dont elle n’a jamais besoin. Chaque serveur physique nécessite également de la maintenance, de l’administration, une gestion de la sécurité et d’autres tâches de supervision coûteuses. La migration des serveurs vers un environnement virtuel se justifie aisément en termes d’économies et de retour sur investissement.
Les serveurs virtuels s’acquièrent généralement auprès de fournisseurs spécialisés qui exploitent une infrastructure comprenant des centaines de milliers de serveurs physiques, situés dans des datacenters du monde entier. Les serveurs peuvent être loués, provisionnés et gérés en ligne via une interface web sophistiquée. Les serveurs virtuels peuvent également être configurés et gérés de manière centralisée, ce qui permet aux administrateurs de répondre à un pic d’activité brutal et de s’adapter en fonction des besoins. En outre, la plupart des fournisseurs de virtualisation ne facturent que la puissance consommée, ce qui rend les serveurs virtuels relativement peu coûteux par rapport aux serveurs physiques.
Qu’est-ce qu’un système de gestion des serveurs ? À quoi cela peut-il vous servir ?
Un système de gestion de serveur est un outil logiciel qui permet à un professionnel de l’informatique d’administrer un serveur ou, plus souvent, un groupe de serveurs. Un système de gestion de serveur collecte généralement des données opérationnelles (utilisation du processeur, mémoire, espace disque et autres mesures d’utilisation du disque, fichiers de log, statistiques de supervision du système d’exploitation et informations sur l’accès/la sécurité des utilisateurs) et les affiche en temps réel sur un tableau de bord de gestion. Le système est également capable de recueillir des données historiques, ce qui permet aux responsables IT de superviser les indicateurs au fil du temps.
Il ne faut pas confondre, dans les environnements virtuels, le système de gestion de serveur et l’hyperviseur (également appelé moniteur de machines virtuelles). Certes, l’hyperviseur est un système qui crée et exploite des machines virtuelles (ou des serveurs virtuels), mais sa fonction est de s’assurer que les machines virtuelles sont conformes aux spécifications de l’opérateur, et non pas nécessairement de superviser leur profil de performances.
Qu’est-ce que la supervision des performances des serveurs ?
Bien que la supervision des serveurs soit un terme général touchant à l’intégrité globale d’un serveur, la supervision des performances des serveurs s’intéresse uniquement aux indicateurs de performances. Pour un serveur physique, les indicateurs incluent principalement l’utilisation de la mémoire et du processeur, ainsi que les performances d’E/S du disque et de réseau. Dans le cas d’un serveur virtuel, les indicateurs de performances englobent généralement le temps de réponse de la base de données ou du serveur web, l’utilisation de la bande passante du réseau et d’autres mesures de l’utilisation des ressources, selon le type de serveur.
La supervision des performances des services est essentielle pour différentes raisons. Tout d’abord, elle est souvent de nature prédictive : les ralentissements et autres problèmes de performances peuvent être instructifs pour identifier les problèmes en cours de développement. Les goulets d’étranglement sont de précieux indices pour déterminer quels composants ou services doivent être mis à jour, et les outils de gestion des capacités peuvent servir à prévoir les ressources nécessaires à la prise en charge d’une nouvelle application ou d’autres applicatifs.
La supervision des performances des serveurs est également influencée par une autre problématique majeure : la conformité. De nombreuses entreprises s’engagent à fournir un certain niveau de disponibilité ou de performances, ce qui peut avoir une importance vitale dans les environnements soumis à de fortes contraintes comme les transactions financières, les offres SaaS et les médias en streaming. Quand les performances sont inférieures à certains seuils, les pénalités de conformité peuvent être lourdes.
Qu’est-ce que la supervision open-source ?
Dans la supervision open-source, des logiciels open-source constituent la base technologique du système de supervision. Votre infrastructure IT et vos serveurs, qu’il s’agisse de serveurs Linux ou propriétaires, sont supervisés à l’aide d’outils Linux et d’autres outils open-source. Bien que cela ne soit pas nécessairement lié, la supervision des serveurs est souvent un composant clé des systèmes de supervision open-source.
Les logiciels open-source sont des logiciels, tels que Linux, dont le code est disponible publiquement et peut être consulté, modifié ou distribué par l’utilisateur. Ces outils peuvent être tout aussi performants que des logiciels commerciaux, mais de nombreux utilisateurs préfèrent ces derniers en raison de leur installation et de leur fonctionnement généralement plus simples. Les outils commerciaux de supervision des serveurs, et notamment ceux qui sont fournis sous la forme de services cloud, sont souvent des solutions clés en main qui sont tout simplement plus faciles à utiliser et offrent une meilleure expérience utilisateur.
Que sont les systèmes de supervision courants ?
Les systèmes de supervision des serveurs sont disponibles en trois versions de base : les systèmes traditionnels installés localement, les systèmes cloud ou SaaS et les systèmes mobiles. En outre, quelques systèmes hybrides combinent installation locale et technologie cloud pour former une solution personnalisée unique. Voici les avantages et les inconvénients de chaque approche.
Les systèmes traditionnels s’appuient sur des logiciels installés localement sur vos propres machines. Ce modèle de logiciel traditionnel affiche un prix généralement élevé, avec des frais de mise en service importants et un plan de maintenance qui permet une assistance continue du fournisseur. Chaque environnement d’installation étant unique, les installations logicielles sur site peuvent être complexes, fastidieuses et sujettes à des difficultés. Toutefois, les solutions en local peuvent offrir davantage d’options de personnalisation et permettre un meilleur contrôle sur l’emplacement de stockage des données, un atout potentiel lorsqu’il faut rendre des comptes aux organismes de réglementation. En général, les logiciels sur site sont également plus coûteux que les options basées sur le cloud.
Les systèmes cloud/SaaS sont des systèmes de supervision installés et gérés entièrement via le web. Comme il n’est pas nécessaire d’installer un logiciel directement dans l’infrastructure de l’utilisateur, ces systèmes peuvent être mis en place et installés très rapidement, parfois en quelques heures seulement. Bien que les services cloud offrent une grande flexibilité, leurs possibilités de personnalisation sont souvent limitées. Les logiciels de supervision cloud sont vendus par abonnement, et de nombreux fournisseurs de supervision cloud ne demandent pas de contrat à long terme, ce qui facilite les démarches et réduit la prise de risque par rapport à une solution locale.
Les systèmes mobiles ne constituent pas une catégorie de systèmes de supervision à part entière, mais de nombreux fournisseurs de solutions locales ou cloud proposent également une implémentation mobile de leur système en option. Comme leur nom l’indique, ces systèmes s’exécutent sur un smartphone ou une tablette et fournissent un accès mobile aux données de supervision des serveurs. Les fonctionnalités mobiles sont parfois limitées par rapport à ce qui peut être effectué sur un ordinateur traditionnel. La plupart des systèmes basés sur le cloud et quelques systèmes locaux offrent une option de supervision mobile.
Quelles sont bonnes pratiques de la supervision des serveurs ?
Chaque environnement est unique, mais certaines bonnes pratiques peuvent aider votre service IT à optimiser son investissement dans une solution de supervision des serveurs.
- Assurez-vous que le matériel fonctionne selon les niveaux de tolérance appropriés : les serveurs de fichiers sont souvent poussés jusqu’à leurs limites opérationnelles ; les pauses sont rares, et ils tournent généralement 24h/24 et 7j/7 sans aucun temps d’arrêt. Faites attention aux indicateurs clés tels que la température du processeur et l’utilisation du CPU, de la RAM et du stockage pour que chaque serveur fonctionne toujours à un niveau de performances physiques maximal. Ces vérifications, ou « prises de pouls », doivent être configurées pour s’exécuter à intervalles réguliers.
- Supervision proactive des défaillances logicielles : utilisez vos outils de supervision des serveurs pour détecter les problèmes logiciels et matériels. Par exemple, les outils de supervision des serveurs peuvent vous alerter des erreurs qui se produisent si une base de données est corrompue, si un événement de sécurité a arrêté des services clés ou si une sauvegarde a échoué.
- Tenez compte de l’historique : les problèmes de serveur apparaissent rarement sans raison. Prenez en compte le contexte historique des problèmes qui surviennent en visualisant les indicateurs sur des périodes longues, 30 ou 90 jours généralement. Par exemple, la température du processeur a-t-elle augmenté brusquement au cours des derniers jours ? Ce peut être le signe qu’un ventilateur de serveur est défectueux.
- Gardez un œil sur les alertes : les alertes doivent être supervisées en temps réel, au fur et à mesure qu’elles se produisent, puis triées et attribuées à un analyste qui se chargera de leur résolution. C’est la façon la plus courante pour un analyste de savoir qu’un problème est survenu. Trouvez un moyen fiable de gérer et d’isoler les alertes les plus critiques dans le bruit de fond. En cas de remontée des incidents, veillez à ce qu’ils soient transmis à la bonne personne au bon moment pour assurer une meilleure collaboration d’équipe.
- Utilisez les données de supervision des serveurs pour planifier les capacités cloud à court terme : dans un scénario de serveurs virtuels, votre système de supervision peut vous aider à planifier la puissance de calcul dont vous aurez besoin à n’importe quel moment. Si les services commencent à ralentir pour les utilisateurs ou que d’autres problèmes de performances se manifestent, la gestion IT peut utiliser le moniteur de serveurs pour évaluer la situation et augmenter rapidement les ressources, ou en mettre une partie hors ligne si la demande est faible.
- Lancez-vous dans la planification des capacités : les applicatifs des datacenters ont pratiquement doublé au cours des cinq dernières années et les serveurs ont dû suivre le rythme. En supervisant les tendances à long terme de l’utilisation des serveurs, vous serez mieux préparé à faire face aux besoins futurs (aussi bien en ligne que hors ligne).
- Élargissez la gestion et le suivi des actifs : la supervision des serveurs vous permet de savoir que des systèmes sont en fin de vie ou que des actifs ont disparu du réseau (souvent en cas de panne ou de vol). Au lieu d’utiliser des feuilles de calcul pour effectuer le suivi du matériel physique dans l’entreprise, laissez votre outil de supervision faire le travail à votre place.
Comment trouver le meilleur outil de supervision des serveurs ?
Pour faire votre choix parmi les différents outils de supervision des serveurs disponibles, vous devez évaluer ces fonctions clés :
- l’étendue de la couverture. L’outil prend-il en charge tous les types de serveurs (physiques et virtuels, locaux et dans le cloud) utilisés par votre entreprise ? Est-il compatible avec les types de serveurs que votre entreprise pourrait mettre en œuvre à l’avenir ?
- la gestion intelligente des alertes. Peut-on facilement configurer des alertes en définissant des seuils de déclenchement ? Comment les alertes sont-elles transmises ? Devez-vous répondre aux besoins d’utilisateurs mobiles ?
- la recherche de cause profonde intelligente. L’outil inclut-il des algorithmes logiques ou d’IA pour vous aider à déterminer pourquoi un problème s’est produit, plutôt que se contenter d’émettre une alerte sans contexte ?
- la simplicité d’utilisation. Le système propose-t-il un tableau de bord intuitif qui facilite la supervision des événements, leur tri et la prise en charge rapide des problèmes ?
- la politique d’assistance. Pouvez-vous facilement contacter l’assistance technique si vous avez besoin d’aide ?
La supervision des serveurs est une fonction clé de toute opération IT
Les serveurs sont la sève technique de toute entreprise, et il est normal et logique que les responsables IT souhaitent prendre toutes les mesures possibles pour s’assurer qu’ils fonctionnent au maximum de leur potentiel. Un système intelligent de supervision et de gestion des serveurs est essentiel pour y parvenir. Mais gardez en tête que les meilleurs outils de supervision des serveurs ne peuvent pas se contenter d’être réactifs et de vous informer des problèmes uniquement après leur apparition. Ils doivent également être proactifs : signaler les problèmes potentiels avant qu’ils ne deviennent des catastrophes, et vous donner une longueur d’avance lorsqu’il s’agit de trouver une solution.
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